Le Roman de Renart (1974)

Renart est fourbe, malin, perspicace, et n'a aucune fierté. Il est certain qu'un tel mélange de qualité ne pouvait que lui attirer toutes sortes d'aventures, et face à la force brute de son compère Ysengrin, sa ruse n'est pas toujours la plus utile. Malgré ses échecs, ses nombreux embarras, il faut croire qu'il ne retient aucune leçon, et qu'il est bien sûr de lui, puisqu'il est toujours prêt pour un mauvais coup. Mais cessera-t-il ses méfaits avant qu'il ne soit trop tard ?

Ecrit entre 1170 et 1250 par divers auteurs, "Le Roman de Renart'' est un recueil de récits médiévaux caustiques qui tend à montrer, sous l'affabulation animale, les hommes dans leur réalité. Il révèle l'envers du moyen âge chevaleresque.

Évidemment, la forme et la technique du stop-motion mettant en images cette série renvoient quelque peu à l'adaptation du même « roman », et chef-d’œuvre du cinéma d'animation, réalisée en 1929-30 par le célèbre Ladislas Starewitch (le réalisateur Richard Rein s'est notamment inspiré de la technique d'animation du stop-motion au travers des oeuvres du monumental Jiri Trnka). Quant à la musique électroacoustique qui aurait pu surprendre pour un tel ouvrage illustrant le Moyen Âge, elle se fond agréablement dans le décor médiéval en apportant une légère touche d'étrangeté et participe comme avec la série Les Contes de la Lanterne au mouvement de recherche musicale de l'ORTF, le compositeur Bernard Parmegiani l'ayant composé (1927-2013) officiant au sein du Groupe de Recherches Musicales (GRM) œuvrant depuis 1958 pour le Service de la recherche de la télévision française.

A noter que que les dessins illustrant le générique de début, l'écran titre et le générique de fin étaient réalisés par des enfants de l’école des beaux-arts d’Auxerre et que la chanson dudit générique de début a été composée par Maxime Le Forestier : cette ballade au style médiéval et aux paroles renouvelées pour chaque épisode en fonction de l'histoire était interprétée par Jean-Michel Caradec (1946-1981) au timbre de voix proche de celle de Maxime Le Forestier (avec qui il collabora en de nombreuses occasions) et en l'année de son premier grand succès Ma petite fille de rêve.

L'INA a édité une VHS et un DVD regroupant toutes ces histoires.