Mermaid Forest  Le bois des sirènes

Adaptée de légendes japonaises mais aussi chinoises en lien avec les sirènes, l'histoire suit le périple de Yuta, un jeune garçon devenu immortel après avoir mangé de la chair de sirène. Depuis 500 ans, il recherche le moyen de redevenir mortel pour pouvoir mener une existence semblable à celle des autres hommes. Après vécu une vie terriblement solitaire, il rencontre Mana, une jeune fille également immortelle, qui va l'accompagner dans sa quête. S'il lui a fallu tant de temps pour trouver une compagne, c'est parce que la plupart des personnes mangeant de la chair de sirène ne trouvent pas l'immortalité : ils deviennent souvent des "âmes perdues" ("narisokonai" en VO), c'est à dire des horribles monstres ayant perdu leur conscience humaine. La série nous montre les histoires les plus marquantes de la vie de Yuta, que ce soit depuis sa rencontre avec Mana ou bien avant.

Cette courte série est l'adaptation d'un manga de la célèbre Rumiko Takahashi (Lamu, Ranma 1/2, InuYasha...) paru de manière sporadique entre 1984 et 1994 et édité en trois tomes en 2003 (une édition moins complète en deux tomes était sortie dans les années 90). En France, seul le premier tome (qui correspond aux 5 premiers épisodes de la série) a été édité par Glénat.
Cette série adapte 8 des 9 histoires du manga, celle intitulée "Yasha no hitomi" ("Le regard fixe de la sirène") ayant hélas été écartée. Deux des histoires avaient auparavant fait l'objet d'une adaptation en OAV : "La forêt des sirènes" (épisodes 4 et 5), édité aux USA sous le titre de "Mermaid Forest" mais resté inédit en France, et "La cicatrice de la sirène" (épisodes 12 et 13), qui est en revanche sorti chez nous au milieu des années 90 sous le nom de Mermaid's scar. A propos de cette histoire, on notera que sa seconde adaptation en animation a été jugée trop violente au Japon pour être diffusée à la télévision et est sortie directement en vidéo. Cela explique que l'éditeur Kaze Animation a édité ces deux épisodes à part du reste de la série en les numérotant OAV 1 et 2 au lieu de épisodes 12 et 13.

Cette série adapte fidèlement le travail de Rumiko Takahashi qui est assez différent de ses autres mangas. Si on trouve quelques rares traits d'humour de temps en temps, cette œuvre est globalement très sombre et très violente. La violence a d'ailleurs été adoucie dans la série, excepté sur les épisodes sortis en vidéo. Le character design n'est certes pas très joli (surtout si on le compare à celui de l'OAV Mermaid's Scar de 1993) et la colorisation à l'ordinateur trop voyante (défaut que l'on retrouve dans beaucoup de productions animées japonaises du début des années 2000) mais la réalisation est de qualité et l'ambiance a été très bien restituée, notamment grâce à des musiques qui soulignent bien le caractère oppressant de certaines scènes (on notera que, étrangement, le compositeur n'est pas crédité au générique).