Bakuman

Moritaka Mashiro est un collégien de 14 ans peu doué pour les études mais en revanche très fort en dessin. Pendant son enfance, il rêvait de devenir mangaka, comme son oncle Nobuhiro qui avait connu son heure de gloire lorsque l’une de ses œuvres avait été transposée en dessin animé. Mais le succès ne revint jamais et Nobuhiro mourut dans l’indifférence générale. Moritaka avait donc choisi de renoncer à son rêve jusqu’à ce que Akito Takagi, un élève de sa classe et par ailleurs le meilleur élève du collège, remarque son talent pour le dessin et lui propose de faire un manga avec lui. Moritaka refuse tout d'abord la proposition mais se fait piéger par Akito lorsque ce dernier l’amène devant celle qu’il l’aime, Miho Azuki, et le pousse à lui déclarer sa flamme. Moritaka, apprenant que le rêve de la jeune fille est de devenir comédienne de doublage (seiyû en japonais) dans un dessin animé, lui dit sans réfléchir qu’il va créer un manga qui sera adapté en dessin animé pour qu’elle puisse avoir le premier rôle ! Peu après, il réalise la portée de ses propos mais il est trop tard pour renoncer, Miho ayant même accepté de l’épouser le jour où ils auront réalisé leurs rêves ! Moritaka et Akito vont donc se fixer un objectif insensé : faire en sorte que le premier dessin animé réalisé à partir de l’un de leurs mangas soit diffusé avant leurs dix-huit ans !

Bakuman est l’adaptation du manga homonyme en 20 tomes publié de 2008 et 2012 et édité en France aux éditions Kana. C’est l’œuvre de Tsugumi Ohba et Takeshi Obata, les auteurs de Death Note et elle est sans doute en partie autobiographique puisque le duo est composé, comme nos héros, d’un scénariste (Ohba) et d’un dessinateur (Obata). De plus, Takeshi Obata a débuté sa carrière à l’âge de 16 ans en remportant la mention honorable du prix Tezuka, comme Eiji Niizuma (le rival de nos héros).
L’histoire nous dévoile les coulisses de la fabrication d’un manga, un peu à la manière de Animation Runner Kuromi qui nous montrait comment est fabriqué un dessin animé, en nous détaillant les différentes étapes telles que l’élaboration du scénario et du storyboard, l’encrage des planches de dessin et la pose des trames. Mais surtout, on découvre l’envers du décor du métier de mangaka avec le classement des mangas dans leur magazine de prépublication (une œuvre pas assez populaire est vite écartée), l’importance des responsables éditoriaux (qui pensent plus souvent à leur carrière qu’à celle des auteurs qu’ils publient) et le côté "calculateur" consistant à faire une œuvre commerciale pour être sûr d’être publié plutôt que de rechercher l’originalité.

Bakuman s’ancre dans un environnement réaliste en mentionnant des mangas existant réellement (Dragon Ball, One Piece mais aussi... Death Note et même Hikaru no go dont Takeshi Obata avait signé les dessins !) et des magazines de prépublication aux noms et aux logos proches de ceux qu'on trouve dans le commerce (ainsi le Weekly Shônen Jump devient le Shônen Jack et on retrouve sur la couverture l’emblème avec la tête de pirate caractéristique du magazine). Le titre de la série est quant à lui un jeu de mots un peu complexe : si "man" est la contraction du mot "manga", "baku" peut désigner plusieurs concepts. Le "baku" est en effet un animal issu du folklore nippon qui est connu pour dévorer les rêves mais le mot peut aussi être la contraction de "bakuhatsu" ("explosion") ou de "bakuchi" ("pari"). A chacun de se faire sa propre idée !

A noter que la série est composée de trois saisons dont la dernière est pour l'instant inédite en France, du moins en vidéo. Elle est en revanche disponible en streaming légal depuis 2019.