5 cm per Second

5 centimètres par seconde, c'est la vitesse à laquelle tombe une fleur de cerisier. Voilà ce qu’apprend Akari Shinohara à son ami d’enfance Takaki Tôno, en lui confiant le souhait de pouvoir se retrouver l’an prochain pour regarder les cerisiers en fleurs avec lui. En effet, les parents d’Akari ont été mutés et les deux adolescents sont séparés peu après. Néanmoins, malgré la distance qui les séparent, ils restent en contact l’un de l’autre en s‘envoyant quotidiennement des lettres. Puis, les parents de Takaki sont mutés eux aussi et le garçon doit quitter Tokyo pour Kagoshima. Cette ville étant très éloignée de celle où se trouve Akaki, Takaki sait qu’il ne pourra plus revoir son amie et décide donc de la retrouver une dernière fois avant son déménagement. Hélas, leurs retrouvailles sont prévues un jour d’hiver et ce jour-là s’abat une tempête de neige. Bloqué à la gare, Takaki se remémore sa rencontre avec Akaki et les moments qu’ils ont partagés ensemble...

5 cm per Second est le deuxième long-métrage de Makoto Shinkai qui l'a réalisé après La tour au-delà des nuages et avant Voyage vers Agartha. Il se compose de trois parties mettant en scène les mêmes personnages principaux (à l’exception de Kanae Sumida qui n’apparaît pas dans le premier segment) mais se déroulant à des périodes différentes de leur vie (de 1990 à 2008). En japonais ces parties s’intitulent : "Ôkashô" ("Un peu de fleur de cerisier"), "Cosmonaut" et "Byôsoku 5 Centimeter" ("5 centimètres par seconde"). Le film offre une réflexion sur l’amour séparé par la distance mais aussi par le temps.
Comme d’habitude avec le réalisateur, l’animation et les graphismes sont irréprochables – il a d’ailleurs fallu trois ans pour finaliser le film – et chaque plan est si beau et si travaillé qu’on peut vraiment parler de poésie visuelle, voire de réalité sublimée. Le scénario est en revanche assez maigre même si le manque d’action ne nuit pas véritablement au film (les moments contemplatifs où il ne se passe absolument rien sont d’ailleurs les plus réussis), d’autant que sa durée est assez courte - à peine plus d’une heure.

Le film a remporté plusieurs prix (notamment celui du meilleur long métrage d'animation aux Asia Pacific Screen Awards) et a été présenté au festival international d'animation d'Annecy en 2008, mais en dehors de toute compétition. Un roman écrit par Mamoru Shinkai lui-même a aussi été publié l’année de sortie du film, suivi d’un manga en 2010. Tous deux sont inédits en France.