Lupin III : Film 4 - Le Complot du Clan Fuma

Fiche technique
Nom originalLupin III - Fûma ichizoku no inbô
(ルパン三世 風魔一族の陰謀)
Lupin III - Le Complot du Clan Fuma
OrigineJapon
Année de production1987
ProductionTôhô, Tokyo Movie Shinsha
AnimationTelecom Animation Film
Durée70 minutes
Auteur mangaMonkey Punch
RéalisationMasayuki Ôseki
Assistant-réalisationKeiko Nanba
ProductionKôji Takeuchi
SupervisionYasuo Ôtsuka
ScénariiMakoto Naitô
Direction techniqueMasayuki Ôseki, Nobuo Tomizawa (assistant)
AnimationYoshinobu Michihata, Kenji Hachizaki, Kuniyuki Ishii, Masanori Ono, Hiroaki Noguchi, Yoshiteru Tsujino, Kôichi Maruyama, Yôko Sakurai, Hitoshi Ueda, Nagisa Miyazaki, Toshihiko Masuda, Atsuko Tanaka, Keiko Tomizawa, Yûichirô Yano, Hiroyuki Aoyama, Toshiya Washida, Teiichi Takiguchi, Yûko Kusumoto, Noriko Moritomo, Atsuko Fukushima
Chara-DesignKazuhide Tomonaga
Direction de l'animationKazuhide Tomonaga
Direction artistiqueShichirô Kobayashi
DécorsShinji Kimura, Tadashi Katayama, Satoshi Shibata, Makoto Shiraishi, Sadahiko Tanaka, Nobuhiro Ôtsuka, Tsuyoshi Matsumuro
Chef coloristeTomoko Yamamoto
MontageTakeshi Seyama
Direction photographieAkio Saitô
MusiquesKiyoshi Miyaura
Adaptation françaiseRosine Martin-Wortemann
Direction de doublagePhilippe Ogouz
Editions
Sortie en DVD06 juillet 2005 (IDP)
Synopsis

Le samouraï Goemon Ishikawa, comparse et ami d’Edgar (Lupin en VO), s’apprête à épouser Murasaki Suminawa, une jeune fille issue d’une noble famille japonaise. Mais durant la cérémonie, des ninjas appartenant au clan Fuma surgissent au milieu de l’assemblée et tentent de s’emparer du vase ancestral qui doit sceller l’union du jeune couple. Edgar et ses amis parviennent à récupérer le vase, mais arrivent trop tard pour empêcher l’enlèvement de la jeune fiancée. Pour la retrouver saine et sauve, Goemon doit rendre le vase au clan Fuma à une heure précise le jour suivant. Malgré les conseils de son futur beau-père qui lui conseille de ne pas insister et surtout de ne pas emporter ce vase ancestral – qui selon les dires du vieil homme conduirait à un trésor caché dans les profondeurs d’une grotte – Goemon parvient avec l’aide d’Edgar et de Jigen à emporter le vase et se rendre au lieu de rendez-vous. Malheureusement, la tentative de subterfuge des trois compères pour récupérer à la fois le vase et Murasaki tombe court : les Fuma s’emparent de l'objet et disparaissent au loin, laissant néanmoins la jeune fiancée derrière eux.

Malgré l'avis défavorable de Goemon, Murasaki décide de l'accompagner jusqu’au temple qui dissimulerait l’entrée de la grotte donnant accès au trésor familial. Entretemps, l’ex-inspecteur de police Lacogne (Zenigata en VO), qui s’était retiré dans un temple après avoir cru que Lupin était mort dans une explosion, apprend que ce dernier a été vu à une cérémonie de mariage tout récemment. En compagnie de son remplaçant, l’inspecteur Kazami, il parvient à retrouver la trace de Lupin mais sans pour autant l'atraper. De son côté, Magali (Fujiko en VO) tente de s’introduire chez les Fuma pour récupérer le vase. Son intrusion tourne vite à l’échec et elle se retrouve prisonnière du clan. Elle a cependant pu découvrir l’appartenance de Kazami au clan Fuma et sa responsabilité dans le vol du vase. Après s’être évadée, Magali rejoint immédiatement Edgar, une nouvelle fois poursuivi par les forces de police, parvient à l'aider et l’accompagne jusqu’au temple des Suminawa. Sur place, ils découvrent que l’entrée est ouverte et que Goemon et Murasaki, poursuivis par les Fuma, y ont déjà pénétré. Edgar et le reste de la bande se lancent alors à leur recherche, mais la grotte est remplie de pièges dangereux et perfectionnés destinés à empêcher toute main indigne de mettre la main sur le trésor...

Commentaires

Sorti en 1987, ce 4ème film de la série des Lupin/ Edgar de la Cambriole a connu un certain nombre de difficultés dans la concrétisation de son projet et demeure au Japon la moins connue des adaptations du cambrioleur. En premier lieu, suite à des dissensions avec l’équipe, le réalisateur Masayuki Ôseki quitta la production en cours de route, laissant les animateurs se débrouiller avec le storyboard et la mise en scène. Ensuite, le budget assez serré obligea les producteurs à changer entièrement le casting vocal. Les explications officielles de l’équipe de réalisation restent cependant peu claires sur la véritable raison de ce changement impromptu ; Kazuhide Tomanaga, le directeur d’animation sur le film, avait par exemple avancé une certaine lassitude du comédien de doublage Yasuo Yamada, qui assurait le doublage de Lupin depuis 1971. Cependant, le comédien a assuré par la suite avoir été très surpris par ce changement et mécontent qu’on n’ait pas fait appel à lui. Certaines rumeurs attribuèrent la décision à Monkey Punch, l’auteur du manga d’origine, qui aurait désiré un changement de voix pour son personnage. Le mangaka infirma cependant sa responsabilité dans l’affaire, assurant avoir toujours été très satisfait du comédien. L’équipe de doublage rempila finalement pour le téléfilm Goodbye Lady Liberty en 1989 et demeura inchangé jusqu’en 1995, année de la mort de Yasuo Yamada (désormais remplacé par le comédien Kankichi Kurita).
Malgré les explications de la TMS, ce changement de voix provoqua la colère des fans japonais qui boycottèrent le film, l’empêchant ainsi d’obtenir le même succès que les précédents. Le film ne bénéficiera aussi d’aucune diffusion à la télévision japonaise contrairement aux autres adaptations. Néanmoins, les nouvelles voix restent relativement proches des habituelles (rappelons que le casting de voix le plus connu n’a été définitif qu’en 1977 avec la deuxième série télévisée), mais celles de Lupin/Edgar et Fujiko/Magali peuvent surprendre à cause d’intonations plus aiguës. Heureusement pour les fans italiens et français, les voix habituelles locales furent conservées pour le doublage du film et l’on retrouve donc Philippe Ogouz et Catherine Lafond pour les rôles respectifs d’Edgar et Magali, ainsi que l’équipe formée pour les éditions DVD d’IDP (Philippe Peythieu, Jean Barney, Patrick Messe et Agnès Gribe).

Le film reprend une grande partie de l’équipe ayant collaboré à la réalisation du Château de Cagliostro, à l’exception d’Hayao Miyazaki et de Yûji Ohno (compositeur de la majorité des adaptations du personnage). Outre l’aspect graphique (Yasuo Otsuka, qui avait réalisé le chara design du Château de Cagliostro est présent ici en tant que superviseur), les histoires présentent par ailleurs de nombreuses similitudes : une jeune fille future mariée enlevée pour obtenir la clé d’un trésor ancestral, un objet permettant d’accéder au trésor, un lieu truffé de pièges et de chausse-trappes, l’utilisation de fumigènes pour distraire l’ennemi, l’absence du magnum qu’utilise habituellement Jigen ou encore le casque de samouraï qu’il porte dans la seconde partie du film comme il le faisait avec la couronne de Clarisse. De même, le costume des ninjas du clan Fuma rappelle fortement celui des hommes de main du comte de Cagliostro et on retrouve dans les deux films des courses-poursuites déjantées. Enfin, Lupin récupère ici sa veste verte (commune à la première série et au deuxième film) et la Fiat 500 qu’il utilisait déjà dans Le Château de Cagliostro. Le scénario emprunte également des éléments à l’épisode final de la première série télévisée, notamment la recherche d’un trésor ancestral et la séquence où Zenigata croit Lupin tué dans une explosion (scène en partie reprise dans le film, mais tournée différemment).

Si la qualité d’animation (d'une impressionnante fluidité pour un film japonais) est très réussie et parfois supérieure à celle du film de Miyazaki, le scénario manque beaucoup d’originalité et reste assez prévisible, y compris dans sa fin qui reprend l’intégralité de celle du Château de Cagliostro. Les méchants quant à eux sont stéréotypés et sans caractéristique remarquable, bien loin du charisme d’un comte de Cagliostro par exemple. Heureusement, Murasaki est un personnage très réussi, dans la lignée de Clarisse. Néanmoins, s’il est scénaristiquement sans grande surprise, le film bénéficie d’une mise en scène à la fois dynamique et inspirée. Les animateurs qui ont pris en charge le storyboard ont fait preuve d’une grande inventivité que ce soit pendant les courses-poursuites en voiture à la fois hilarantes et rocambolesques (n’ayant rien à envier à celles des Blues Brothers !) ou lors du voyage dans les profondeurs de la grotte pour parvenir au trésor, qui reste peut-être le passage le plus mémorable. De par son dynamisme et l’humour omniprésent (en particulier les expressions faciales des personnages), ce film rappelle Kié la petite peste, réalisé six ans auparavant par Isao Takahata et la même équipe d'animateurs.

Le traitement des personnages, s’il rappelle parfois le film de Miyazaki, tente cependant de rester plus proche du manga. Lupin par exemple est plus déjanté et moins romantique qu’il ne l’était dans le second film. De plus, Fujiko et Goemon, qui avaient des rôles très secondaires dans Le Château de Cagliostro, ont cette fois-ci davantage de présence, en particulier Goemon qui devient carrément le personnage principal, volant ainsi la vedette à Lupin. On retrouve aussi l’obsession de l’or et de la richesse chez Fujiko, un trait typique du personnage qui avait complètement disparu dans le film de 1979. Seul point commun avec ce film, Fujiko ne séduit plus de milliardaire pour mettre la main sur son argent, mais travaille en solitaire pour récupérer le trésor par ses propres moyens. De plus, à aucun moment elle ne cherche à séduire Lupin (lui-même n’étant pas très entreprenant, sauf lors d'une scène au début du film) !

Bien qu’ayant bénéficié d’une sortie cinéma, le titre est considéré par la TMS comme une OAV sortie directement en cassette vidéo début 1988. Cependant certains médias continuent de le considérer comme un film cinéma ; plusieurs livres dédiés au personnage classent d’ailleurs l’adaptation dans les deux catégories (Films et OAV). En France et en Italie, il est généralement classé dans la liste des longs-métrages, contrairement aux États-Unis où bien souvent l’appellation d’OAV demeure.
Longtemps resté inédit en France, alors qu’il était édité en Italie dès 1992 et dans les pays anglo-saxons dès 1994, le film est finalement directement sorti en DVD en 2005 chez IDP qui sortira à la même période les trois longs-métrages précédents et quelques téléfilms. Le film n’a malheureusement pas beaucoup fait parler de lui en dépit d’une édition collector assez soignée et de critiques positives dans la presse spécialisée.

Doublage
Voix françaises (Studio Charcot) :
Philippe OgouzEdgar
Catherine LafondMagali
Philippe PeythieuJigen, boss du clan Fuma
Jean BarneyGoemon
Patrick MesseInspecteur Lacogne
Agnès GribeMurasaki
Michel ClainchySuminawa
Bernard SouffletInspecteur Kazami, Shigeru
Sylvie FeitVoix féminines additionnelles
Auteur : veggie 11
Modifs/Ajouts : Xanatos
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Fiche publiée le 23 octobre 2014 - Dernière modification le 24 mars 2024 - Lue 15608 fois