Synopsis
Vincent Dupont (Vincent Malloy en VO) n’est pas un enfant comme les autres : au lieu de jouer au baseball ou avec des jouets de toutes sortes, il joue à être Vincent Price, l’illustre acteur de films d’horreurs de Roger Corman ou des adaptations des histoires d’Edgar Alan Poe !
Vincent s’imagine en train de changer son chien en zombie, transformer sa maison en musée de cire, déterrer sa défunte épouse, jusqu’au final où il feint la mort en récitant "Le Corbeau"...
Commentaires
Toute première réalisation de Tim Burton alors qu’il travaillait au studio Disney, ce petit film réalisé en animation en volume annonce déjà ce qui fera le charme de la filmographie du réalisateur : un univers graphique et étrange, des hommages aux films d’horreurs des années 50 et à l’expressionnisme allemand, un héros en marge de la société...
On peut tout à fait voir en Vincent une version animée du réalisateur, nourrissant une passion sans limites pour l’acteur Vincent Price pour lequel il rend un vibrant hommage à travers ce court-métrage. C’est d’ailleurs Vincent Price lui-même qui assure la narration du film en VO.
Dans notre version française (réalisée à l’occasion de la sortie en VHS du film L’Étrange Noël de Monsieur Jack, qui suivait le court-métrage) c’est un grand du doublage qui s’occupe de la narration, Henri Virlojeux, et, bien qu’il ne semble pas avoir doublé Price au cours de sa filmographie, il retranscrit parfaitement son jeu d’acteur très théâtral et sa voix caverneuse. Les adaptateurs ont également bien compris le propos du film et son coté poétique grâce à des rimes.
A l’origine, le récit était écrit sous forme de poème et Burton souhaitait le publier ainsi, alors qu’il était sur le point de quitter Disney, mais sous l’insistance de deux exécutifs qui aimaient son trait graphique, il décida d’en faire un court-métrage d’animation. Si le résultat avait plu aux pontes de la firme (qui avaient failli le mettre en première partie de Pinocchio lorsque le film est ressorti au début des années 80), nombre d’entre eux souhaitaient une fin différente, pensant que Vincent mourrait véritablement à la fin du film. Heureusement, le final resta tel quel, même s'il fallu attendre les années 90 pour que ce court-métrage soit édité en vidéo. A noter que c'est grâce à ce film que Tim Burton rencontra Rick Heinrichs qui deviendra un collaborateur régulier du réalisateur.
Véritable plongée dans l’imagination d’un enfant, Vincent est une œuvre unique ainsi qu’un superbe galop d'essai d’un futur grand réalisateur et artiste.
