Danny, le Chat Superstar

Diffusions
1ère diffusion hertzienne9 septembre 1999 (Canal+)
1ère diff. Cable/Sat/TNT1er octobre 2003 (Télétoon)
Rediffusionsdu 10 au 24 octobre 1999 (Canal+)
31 mars 2004 (Télétoon)
du 5 au 9 avril 2014 (Boomerang)
12 mard 2004 (Télé-4)
du 3 au 27 juin 2012, du 8 au 30 septembre 2012 (CinéFamiz)
Editions
Sortie en VHS2 décembre 1998 (Columbia Tristar)
Synopsis

Arrivant de la petite ville de Kokomo dans l’Indiana, le jeune chat Danny débarque à Hollywood avec le rêve de devenir une star du grand écran. Lors de son premier rôle comme figurant dans « Le Petit Ange de l’Arche », le prochain film de l’enfant-star Darla Dimple, son enthousiasme et son excès de zèle déclenche la pagaille sur le tournage et lui fera découvrir la dure réalité du milieu : en effet, les animaux ne peuvent pas jouer à l’écran au même titre que les humains et doivent se contenter de pousser leurs cris d’animaux. De même, Darla Dimple, officiellement présentée comme l’amie des enfants et des animaux, s’avère être une véritable harpie, odieuse et tyrannique.
Pourtant, Danny fera tout pour réaliser son rêve et celui de ses amis en faisant reconnaître leurs talents auprès de L. B. Mammoth, le patron des studios. Mais c’est sans compter sur la diabolique Darla qui refuse de voir ces animaux qu’elle déteste tant lui voler la vedette...

Commentaires

Unique long-métrage des studios Turner Feature Animation, Danny, le Chat Supertar aura connu un développement chaotique, ainsi qu’un destin injuste. C’est en voyant une bande de chats de gouttière vivant à l’arrière des studios Warner que le producteur David Kirschner eut l’idée de faire un film d’animation sur ces félins qui faisaient leurs vies en marge de l’industrie tout en étant nourris par les techniciens. Les premières versions du projet faisaient d’abord état d’un film semblable à La Belle et le Clochard. Alors que Disney avait de nouveau le vent en poupe avec ses dessins animés calqués sur le modèle des comédies musicales (inaugurés par le succès de La Petite Sirène), Kirschner décida de revenir à la source même du genre en situant l’action dans le Hollywood de 1939. En 1993, le film prend un nouveau virage en devenant un véhicule pour le chanteur Michael Jackson – en tant que rôle principal et coproducteur – dans un mélange d’images de synthèse et d’acteurs réels. Le script est écrit, l’événement annoncé dans la presse mais le projet est finalement annulé pour devenir un dessin animé classique avec des chats anthropomorphes dans un monde d’humains.

La réalisation est confiée à Mark Dindal, animateur ayant démissionné de chez Disney, ses projets jugés trop cartoonesques à l’époque ne trouvant pas preneur là-bas. L’équipe a tant le souci de restituer l’esprit des comédies musicales d’antan qu’elle fera appel à Gene Kelly comme consultant pour les chorégraphies. Bien que son âge et son état de santé fragile ne lui permettent plus d’esquisser le moindre pas de danse, le célèbre interprète et coréalisateur de Chantons sous la pluie (1952) est séduit par le projet et s’entretiendra à plusieurs reprises avec les animateurs, leur confiant sa philosophie de l’art de la danse ainsi que des anecdotes sur la manière dont ses scènes chorégraphiées étaient appréhendées au moment des tournages. Les échanges sont d’autant plus fructueux que le domaine du dessin animé est loin d’être inconnu pour Gene Kelly qui a eu l’honneur de danser auprès de la souris Jerry dans Escale à Hollywood (1945) et d’une jeune femme de harem animée par Hanna-Barbera dans Invitation à la danse (1956). L’artiste décèdera un an après sa rencontre avec Dindal et son équipe ; le film lui sera dédié.

Durant la production, le réalisateur s’attache à maintenir tant bien que mal la cohérence de son récit alors que les studios Turner Feature Animation changent régulièrement de dirigeant, chacun réclamant de nouveaux ajouts au scénario. Ainsi, l’un d’eux demande à ce que l’action soit transposée dans les années 50, un autre que le héros soit remplacé par un canard, prétextant que sa fille adore les canards (!), alors que le film est pourtant déjà achevé de moitié. Les tensions montent tandis que le budget s’amenuise mais Dindal parvient à terminer le film avec un scénario bien ordonné. Sa voix pour le personnage de Max (le majordome mi-King Kong, mi-Erich von Stroheim de Darla), utilisée en guise de doublage-test, sera finalement conservée, le budget ne permettant plus à l’équipe d’embaucher un comédien.

Toutefois, la post-production du film arrive au moment où le groupe Turner fusionne avec la Warner, faisant ainsi passer Danny, le Chat Superstar dans le catalogue de la firme. Ne reconnaissant pas le potentiel du film, la Warner livrera une campagne publicitaire quasi-inexistante, limitée à quelques spots télévisuels, une faible campagne d’affichage et quelques déclinaisons des personnages en produits dérivés pour la chaîne de fast-foods Subway. Résultat : le film rapporte à peine un dixième de son budget et lorsque les premières critiques élogieuses arrivent, Danny est déjà retiré de l’affiche. Il sera malgré tout la première production non-disneyenne à remporter l’Annie Award du Meilleur Film et de la Meilleure Musique. Dépité par cette sortie sacrifiée, Mark Dindal reviendra chez Disney chez qui il finira par réaliser Kuzco, l’Empereur Mégalo. En France, Danny ne connaîtra qu’une sortie technique en VHS (où le nom du héros est étrangement orthographié avec un seul n) avec le doublage québécois. Une version DVD francophone finira par voir le jour en 2008 pour le marché du Benelux ; cette édition a d’ailleurs la particularité de présenter le film dans son format d’origine, le DVD américain proposant une image légèrement tronquée.

Mené à un rythme frénétique avec des chorégraphies sublimées par une animation fluide et élastique, ainsi qu’une utilisation expressive des couleurs pour dépeindre les sentiments des personnages, le film a pour lui une esthétique propre, entre les cartoons de l’Âge d’Or et l’animation contemporaine. La démesure est de mise avec des numéros musicaux survoltés et surtout avec la méchante Darla Dimple (caricature malfaisante de l’enfant-star Shirley Temple) qui assure à elle seule le spectacle en passant de l’angélisme à l’hystérie en un éclair. Avec son histoire classique (qui au passage évoque le racisme hollywoodien et le statut des acteurs Noirs américains, ici remplacés par les animaux), sa mise en scène énergique mais néanmoins lisible, Danny, le Chat Superstar a fini par devenir un film très apprécié, sans pour autant avoir été réhabilité comme un classique de l’animation 2D au même titre que Le Géant de Fer, autre film également sacrifié par la Warner lors de sa promotion.

Doublage
Voix françaises (Studio Covitec) :
Joël LegendreDanny
Elise BertrandSawyer (voix parlée)
Christine ChartrandSawyer (voix chantée)
Aline PinsonneaultDarla Dimple
Victor DésyMax
Johanne LeveilléTillie Hippo
Elizabeth ChouvalidzéFrances Albacore
Hubert FieldenCranston Goat
Bernard FortinT. W. Turtle
Yves MassicotteWoolie
Lawrence ArcouettePudge
Hubert GagnonL. B. Mammoth
Jacques LavalléeFlanigan
Luc DurandFarley Wink
Auteur : Klaark
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Cats Don’t Dance © Rick Schneider, Mark Dindal, Brian McEntee, Robert Lence, Kelvin Yasuda, David Womersley / Turner Feature Animation
Fiche publiée le 20 avril 2015 - Dernière modification le 18 mars 2017 - Lue 14001 fois