Frankenweenie

Dans une banlieue moyenne de la ville de New Holland, Victor, un petit garçon passionné de sciences et de films d'horreur, voit son seul ami, son chien Sparky, mourir percuté par une voiture.
Inconsolable et influencé par un cours de son nouveau professeur de science, Monsieur Rzykruski, qui lui a enseigné que les muscles et certains nerfs d'un cadavre réagissent aux décharges électriques, il décide de ramener son compagnon à quatre pattes à la vie.

Par une nuit d'orage et grâce à son ingéniosité, Victor brise le mur entre la vie et la mort en ressuscitant Sparky. A la grande joie de l'enfant, le petit chien est toujours aussi joyeux et amical. Mais les réjouissances ne dureront pas longtemps lorsque les camarades de classes de Victor découvrent son secret et décident de s'en servir afin de remporter le concours de science de l'école. Car mis entre de mauvaises mains, le processus de résurrection d'un animal s'avèrera dangereux...

Avant ce film, l'histoire d'un enfant redonnant vie à son chien décédé à la manière d'un film de Frankenstein a vu le jour dans un court-métrage déjà réalisé par Tim Burton en 1984 et également nommé Frankenweenie, pour les studios Disney. Cette expérience sera importante pour le réalisateur qui travailla pour la première fois avec des acteurs professionnels, en l’occurrence Shelley Duvall (Shining) et Daniel Stern (Maman j'ai raté l'avion).
Bien des années plus tard, toujours sous l'aile de Disney, Burton réalise un remake sous la forme d'un long-métrage d'animation en volume.

Le film qui nous intéresse ici suit dans les grandes lignes le scénario du court-métrage d'origine tout en y ajoutant de nouveaux personnages, des sous-intrigues et en accentuant l'aspect référentiel aux vieux films d'horreur, en particulier les films d'Ed Wood, de Roger Corman, Godzilla ou encore le film Frankenstein de James Whale. De plus, le film est réalisé en noir et blanc.
Plusieurs personnages ont des noms issus de protagonistes des films de Dracula et de Frankenstein, et certains sont des caricatures de Peter Lorre, Boris Karloff, ou encore de Vincent Price dans le cas du professeur Rzykruski, l'acteur qui a beaucoup influencé Tim Burton durant son enfance au point de lui avoir consacré un court-métrage en 1982.
Plus intéressant encore est le fait que dans la version originale, le personnage se retrouve avec la voix de l'acteur Martin Landau, qui a notamment interprété Bela Lugosi, l'un des plus fameux interprètes de Dracula dans le biopic de Tim Burton consacré à Ed Wood/ Comme Burton était influencé par Price, Ed Wood était lui-même influencé par Lugosi. La boucle est ainsi bouclée.

Par ailleurs, la banlieue où réside Victor n'est pas sans rappeler celle où se déroule l'histoire d'Edward aux mains d'argents ainsi que la banlieue de Burbank où Burton a grandi. C'est donc un hommage à ses films favoris et un regard à la fois amusé et critique de son enfance qu'adresse le réalisateur au spectateur.

Ce fut en Angleterre que le film fut réalisé, et de grands noms comme Ian MacKinnon et Peter Saunders y ont participé. Pour l'anecdote, les auteurs avaient prévu de réaliser d'abord le film intégralement en couleur afin de passer au noir et blanc au montage, mais lorsqu'ils se redirent compte que cela donnait un rendu atroce au montage, ils décidèrent de repeindre les personnages et la plupart des décors dans des nuances de gris suggérant certaines couleurs et de ne laisser que la faune et la flore visible dans le film en vert. Ceci fait, le montage et le rendu final se sont avérés plus plaisants et facilitait beaucoup le travail des animateurs durant le tournage.

A sa sortie au cinéma, le film fut un joli succès à la fois critique et financier. La conversion à la 3D et son scénario solide et attendrissant ne manquèrent pas d'attirer le public.

Enfin, parmi les bonus présent sur le DVD et le Blu-Ray se trouve le court-métrage Frankenweenie de 1984 qui a inspiré le long-métrage.