Lupin III : TVFilm 15 - Opération Diamant

Après avoir réalisé un formidable casse dans un casino de la mafia russe, Edgar et son partenaire Jigen partent en Ecosse pour mettre la main sur un splendide diamant, le "Diamant Trick", qui doit les mener à un fabuleux trésor. Mais avant de pouvoir s’en emparer, il doit relever un incroyable défi ! En effet, son propriétaire, Mark Williams vient de décéder, et il a laissé un testament à notre héros : il doit replacer en l’espace d’une semaine six objets volés dans leurs lieux d’origine, si le délai n’est pas respecté, le diamant sera détruit ! La tâche ne sera pas aisée pour Edgar, surtout qu’il sera pourchassé par l’increvable inspecteur Lacogne ainsi que la mafia russe dirigée d’une poigne de fer par leur leader l’impitoyable Ratz...

Depuis 1989, un téléfilm de Lupin III est produit chaque année au Japon par les studios TMS et la chaîne NTV. Le téléfilm de 2002 Episode Zero-First Contact qui commémorait également le 35ème anniversaire du héros de Monkey Punch a su relancer avec brio la franchise et il paraissait difficile à croire que les studios TMS puissent faire mieux que cet opus mémorable, et pourtant ils y sont parvenus avec maestria avec le téléfilm suivant Opération Diamant.

Ce qui saute aux yeux lorsqu’on regarde ce téléfilm, c’est qu’il a bénéficié d’un budget colossal pour un "simple" TV Spécial. Tout d’abord le character design de Satoshi Hirayama (Cat’s Eye, Sonic X) est une très grande réussite. Son style graphique est magnifique, drôle et expressif, et il a su moderniser et remettre au goût du jour le character design de la deuxième série télévisée (connue chez nous sous le nom d’Edgar le détective cambrioleur) et ce sans le dénaturer ni le trahir. L’animation est d’une qualité exceptionnelle et d’une fluidité ahurissante, et elle pourrait rivaliser aisément avec l’animation des meilleurs long-métrages animés cinématographiques. Les décors sont tout simplement somptueux, ils sont très détaillés et d’un réalisme saisissant, en particulier la Sagrada Familia à Barcelone. Enfin, les musiques du talentueux Yuji Ohno sont très belles et entraînantes et s’harmonisent bien avec l’anime. Notons aussi que le doublage français est d'une qualité tout à fait remarquable et que Ratz est interprété avec brio par le grand Emmanuel Curtil.

Le scénario lui n’est pas en reste, il est inventif, dynamique original et palpitant du début jusqu’à la fin. D’abord l’histoire est très dépaysante puisqu’on voit les protagonistes voyager à travers plusieurs pays tels que la Russie, l’Écosse, l’Italie, l’Allemagne, le Danemark, l’Espagne... Ensuite, il est assez sympathique et rafraîchissant de voir Lupin et sa bande accomplir une « bonne » action en remettant à leurs propriétaires des œuvres dérobées. De plus l’inspecteur Zenigata, se montre plus efficace qu’à l’accoutumée et parvient à plusieurs reprises à mettre derrière les barreaux notre joyeuse bande de cambrioleurs même si ils n’y restent jamais bien longtemps. D’ailleurs, à chaque fois que Lupin et ses complices s’évadent, notre malheureux inspecteur est systématiquement victime d’un running gag hilarant qui est aussi un clin d’œil sympathique à Steamboat Bill, Jr., un classique de Buster Keaton.

Les fans de Goemon seront aux anges car notre samouraï préféré à un rôle bien plus important dans cet opus que dans le volet précédent First Contact où il n’intervenait véritablement qu’au bout d’une heure. Dans Opération Diamant il affronte une adversaire redoutable en la personne de Misha, la garde du corps implacable de Ratz. Ses combats l’opposant à cette ignoble tueuse sont dantesques et percutants.
Jigen lui, est toujours aussi cool, drôle et flegmatique. Au cours du récit, Il aide à maintes reprises Lupin en faisant appel à son habilité légendaire à manier le revolver (il arrive même à détruire des missiles). Et au cours d’une scène assez savoureuse, on découvre la raison pour laquelle il préfère les revolvers aux armes à feu automatiques.
Quant à Lupin, il est comme d’habitude, il est toujours aussi drôle, intelligent et débrouillard et il arrive à se sortir de situations à priori inextricables grâce à sa malice et ses incroyables gadgets.
Enfin, la sulfureuse Fujiko reste fidèle à sa réputation de manipulatrice, cupide et imprévisible.