Tamala 2010 : A Punk Cat in Space

Fiche technique
Nom originalTamala 2010 : A Punk Cat in Space (タマラ 2010 ア パンク キャット イン スペース)
OrigineJapon
Année de production2002
ProductionKinétique
Durée92 minutes
Auteurt.o.L
Réalisationt.o.L
Productiont.o.L
Scénariit.o.L
AnimationKentarô Nemoto
Chara-Designt.o.L, Kentarô Nemoto
Direction artistiquet.o.L
Musiquest.o.L
Editions
Sortie en DVD15 juin 2005 (MK2)
Synopsis

Tamala, une petite chatte aux attitudes aussi enfantines qu’agressives, décide de quitter la Terre des Chats pour Orion, à la recherche de sa mère biologique. À bord de son vaisseau spatial, elle percute un astéroïde volontairement envoyé par le puissant conglomérat Catty&Co qui l’oblige à atterrir en catastrophe sur la planète Q. Là-bas, elle fait la connaissance de Michelangelo, un jeune chat passionné d’armes qu’elle s’obstine à appeler « Moi-Moi ». Alors qu’une guerre civile a éclaté entre les chats et les chiens de cette planète, Tamala découvre le monde avec émerveillement, sans avoir conscience qu’elle va jouer un rôle essentiel dans l’extension du pouvoir de la mystérieuse organisation Catty&Co...

Commentaires

Derrière le pseudonyme de t.o.L (trees of Life) se cachent Kazuhiro Saito et Makiko Kuno, un duo officiant dans le domaine de la musique et du graphisme depuis le milieu des années 90. Avec le personnage de Tamala, sorte de parodie subversive de Betty Boop et de Hello Kitty, t.o.L souhaite créer une icône du XXIe siècle développée au sein d’un projet transmédia impliquant films, clips, livres, disques, expositions et produits dérivés en tout genre, et dont le long-métrage Tamala 2010 constituerait l’origin story (une démarche qui n’est pas sans rappeler celle du duo de graphistes français Kuntzel+Deygas avec leur personnage de Winney, décliné sur divers supports tout en ayant un passif inventé de toutes pièces dans le cartoon des années 20).

Ayant nécessité 4 ans de production, le film – outre quelques scènes en images de synthèse – a la particularité d’avoir été réalisé avec le logiciel Flash, ce qui est une première à l’échelle d’un long-métrage. Il ressort de ce parti pris technique un graphisme et une animation épurés et nets qui renvoient aussi bien aux débuts télévisuels d’Osamu Tezuka qu’aux œuvres du plasticien Takashi Murakami ; car sous ses allures d’objet pop, le film s’avère être particulièrement violent et nihiliste. Tamala fume, jure comme un charretier, administre de redoutables coups de patte à la moindre contrariété et évolue au sein d’un univers en proie à la délinquance et à la désillusion, où la société de consommation est érigée comme héritière directe d’un ancien culte religieux.
Assurant intégralement la direction artistique du point de vue graphique et musical, t.o.L s’attache à créer une œuvre expérimentale qui rompt totalement avec les conventions narratives en revendiquant entre autres l’influence du roman Vente à la criée du lot 49 de Thomas Pynchon. En effet, le rythme du film est lent, avec un scénario évasif comportant de nombreuses digressions graphiques et verbeuses, plaçant l’ensemble à mi-chemin entre la fiction, le vidéoclip et l’installation d’art contemporain. Mêlant les influences culturelles à l’envi avec Franz Kafka, Oscar Wilde, Clint Eastwood, le robot Maria du film Metropolis (1927) ou 2001, l’Odyssée de l’espace (1968), Tamala 2010 se présente comme un trip sensoriel qui fascinera par sa nature unique et la richesse de sa bande-son, entre pop et électro... ou au contraire qui agacera par sa propension à vouloir être branché à tout prix, tout en délivrant un discours virulent à l’égard de l’idolâtrie des marques à laquelle se livre pourtant t.o.L à travers sa démarche – ce qui contribue à renforcer le caractère ambigu du film.

De par son caractère atypique, Tamala 2010 a principalement fait sa carrière dans des festivals spécialisés – dont le FanTasia de Montréal qui lui consacra le Prix 2003 du Meilleur Film d’Animation – conjointement avec des expositions dans des concept stores tels que le Parco de Shibuya en septembre 2002 ou le Colette de Paris en novembre de cette même année. C’est en 2005 que le film sort chez nous en DVD avec un fourreau en carton pailleté et une partie DVD-ROM incluant visuels et clips inédits afin d’assoir définitivement sa nature d’objet arty.
Chose amusante, s’il n’y a pas eu de doublage en France (contrairement à l’Allemagne), on peut néanmoins entendre en VO l’actrice Béatrice Dalle – dans le rôle de la déesse Tatla – déclamer quelques phrases en français.

Bien que le film ait été annoncé comme la première partie d’une trilogie, les deux autres volets intitulés Tamala in Orion et Tatla n’ont jamais vu le jour, de même que la série télévisée Tamala in Space qui devait être lancée en 2003. Si le personnage poursuit sa carrière sur d’autres supports, du côté de l’animation, seules 2 OAV exclusives au Japon sont sorties en 2007, en collaboration avec le studio Pierrot : Tamala on Parade, située dans le ton direct du long-métrage, et Tamala’s Wild Party, animée de manière plus traditionnelle et réalisé par Hidekazu Ohara.

Âpre, difficile d’accès, débridé, prétentieux, ennuyeux... les qualificatifs ne manquent pas pour désigner Tamala 2010 qui, s’il est loin de faire l’unanimité parmi les spectateurs, n’en reste pas moins une œuvre à part dans le paysage animé, ne ressemble à rien d’autre et mérite le coup d’œil pour cette seule raison.

Auteur : Klaark
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Tamala 2010 : A Punk Cat in Space © t.o.L / Kinétique
Fiche publiée le 01 juillet 2018 - Lue 5523 fois