Zootopie

Dans un monde composé d'animaux anthropomorphes (agissant comme des êtres humains), Zootopie est la ville de tous les possibles, où les rêves deviennent réalité. Judy Hopps, une petite lapine, ambitionne depuis toujours de devenir officière de police. Après avoir été reçue, non sans mal, à l'académie de police, elle est mutée à Zootopie, qu'elle a toujours rêver d'intégrer !
Hélas, sa nature lagomorphe, considérée comme faible par rapport aux autres officiers bien plus grands et impressionnants, la conditionne au travail de contractuelle.

Pendant ce temps, la police a affaire à des cas de disparitions de carnivores. Les autres agents étant occupés, Judy saute sur l'affaire, aidée pour cela de Nick Wilde, un renard rusé et un as de l'arnaque...

Zootopie est l'un des longs-métrages des studios Disney de la décennie 2010 les plus appréciés et les plus connus. Il s'agit d'un projet commun entre les réalisateurs Jared Bush, Byron Howard et Rich Moore qui avaient l'intention de produire un film différent des œuvres avec des animaux anthropomorphes. Le scénario a connu de nombreuses réécritures sous différents angles et genres avant d'arriver au résultat que nous connaissons. Les prémisses du projet se focalisaient sur un lapin agent secret déjouant un complot international et dont le premier acte se déroulait dans une grande cité peuplée d'animaux. Ce dernier point scénaristique enthousiasma énormément l'équipe et John Lasseter, au point que le trio décida de développer une intrigue autour de cette cité utopique avec le thème de l'acceptation de l'autre malgré les différences. Le film devint une parodie-hommage aux films policiers puisant son inspiration dans les films d'actions des années 80 reposant sur un duo (par exemple 48 heures ou la saga L'Arme Fatale).

Une des clés dans la réussite artistique et critique du film fut son humour irrévérencieux et parfois acerbe, notamment au travers de dialogues délicieux et d'un grand sens de l'ironie, en témoigne la séquence avec Flash, le paresseux fonctionnaire, devenue culte auprès des spectateurs. Il faut noter que Rich Moore fut réalisateur pour les premières saisons des Simpson.
Comme dans tout classique Disney qui se respecte, il y a également des passages effrayants et durs, et on aborde des sujets d'actualité comme le progressisme, avec cette société animale qui voudrait intégrer des animaux carnivores, mais qui demeurent encore marginalisés malgré cet effort. C'est sur ce point que repose l'excellente dynamique entre le duo de héros, la lapine Judy (qui est susceptible et rigoriste) et le renard Nick (plus manipulateur et jovial), qui devront apprendre à s'accepter l'un l'autre afin de mener à bien leur enquête.

Méga-succès dans le monde entier et acclamé par la presse, Zootopie est l'un des plus grands triomphes au box-office dans l'animation. Film d'action et de comédie de haute volée qui n'a rien à envier à Robin des Bois (autre grand classique de Disney interprété par des animaux anthropomorphes), il est servi par une excellente direction artistique qui parvient à nous faire croire à cette société animale où rien n'est laissé au hasard, notamment avec les proportions de certaines parties de la ville adaptées à la taille des différents types d'animaux. L'un des présentateurs dans la scène des informations télévisées a été modifié selon les pays, par exemple par un panda dans la version chinoise, un koala pour les pays océaniens, etc. Le film permis également aux gens de chez Disney de parfois se moquer d'eux-mêmes, notamment lors du passage où un personnage vend des versions pirates des précédents films du vénérable studio.
Superbement doublé en français, Marie-Eugénie Maréchal (Judy) et Alexis Victor (Nick) s'en donnent à cœur joie et prennent un plaisir manifeste à prêter leur voix à leurs personnages. Comme c'est le cas dans les productions Disney récentes, du fait principalement d'une supervision beaucoup plus stricte de la part du studio où chaque voix doit être validée aux États-Unis, certaines voix du doublage québécois se retrouvent dans le doublage français (et vice-versa). Ainsi, la voix de Mr. Big est celle du québécois Manuel Tadros tandis que la voix de Fred Testot (qui double Clawhauser) fut conservée dans le doublage québécois.

En mars 2017, le scénariste Gary Goldman (co-auteur des scripts de Total Recall et des Aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin) déposa plainte contre Disney pour plagiat, accusant le film de présenter plusieurs ressemblances avec un scénario qu'il avait proposé à la firme des années plus tôt. Le dossier sera classé sans suite par la cour de justice, faute de preuves tangibles.
Certains médias français prétendront que ce fut Gary Goldman, le collaborateur de Don Bluth, qui aurait porté plainte par vengeance contre ses anciens patrons, alors qu'il s'agissait d'un homonyme.