Nos Plus Belles Vacances

Un été, en France : un groupe d'enfants (cinq filles et quatre garçons âgés de huit à treize années) arrivent dans une colonie de vacances où ils sont reçus par Bruno, le moniteur qui va les accompagner durant tout leur séjour. Malheureusement, après avoir eu le temps de s'installer et de participer à quelques activités – et même de découvrir comme un passage secret dans l'abbaye que la colonie occupe, une grotte communicant avec la cuisine du bâtiment –, les enfants sont informés par Bruno que celui-ci (qu'ils commençaient par apprécier) est contraint de quitter son poste, et par conséquent de se faire remplacer. Mais Léo, 13 ans, considéré quelque peu comme le petit « délinquant » du groupe avec sa casquette à l'envers et sa queue de cheval (il nous le prouvera notamment dans le 12ème épisode), trouve le moyen de se passer de remplaçant. C'est ainsi que les enfants vont pouvoir vivre librement dans le monastère et la nature environnante, sans aucune autorité d'un adulte, le temps de leurs grandes vacances.

Après l'euphorie de la situation, il faut toutefois s'organiser même si la liberté qui les enveloppe est tentante de ne faire que de se divertir. Ils essaient ainsi, dans le 2ème épisode, de voter pour élire un responsable, mais sans succès, celui-ci – Maxime – ayant été élu en faisant pressions sur ses camarades et se comportant sans prendre en considération les idées de ces derniers. Heureusement, pour remédier à ce problème, les enfants trouvent une solution proposée par Léo en se passant de responsable, et en décidant tout simplement de partager entre eux les taches à accomplir pour vivre le mieux possible ensemble. Ils scellent alors leur pacte dans la grotte par ces mots qu'ils renouvelleront chaque jour comme pour se donner confiance : « Je jure de ne jamais révéler le secret de l'abbaye, que je sois englouti si j'ai menti » et auxquels s'ajouteront « de ne dire à personne que Bruno est parti, on est ici pour s'amuser, rigoler, et que tous ensemble réunis, on passe les plus belles vacances de notre vie ! ».

Neuf enfants composent la colonie comme présentés par la voix de Léo dans l'introduction des épisodes à partir du deuxième : Luc, toujours tête en l'air / Maxime, le frimeur / Sophie, notre petite souris / Amandine, la plus casse-cou / Noémie, une vraie peste / Pierre, râleur et super trouillard / Antoine, le débrouillard / Malika, douce et coquette / Juliette, la raisonnable, c'est ma copine / et moi j'suis Léo. Un dixième enfant s'adjoindra au groupe dans le 3ème épisode (et déjà présenté par Léo dans le 2ème). Celui-ci, Antoine, réside dans une ferme tout près de l'abbaye. Il se liera d'amitié avec les enfants de la colonie et leur promettra de garder leur secret. De la sorte, au cours de nombreuses aventures où les plus âgés auront la responsabilité de protéger les plus jeunes, ils tenteront de préserver à l'état leur petite communauté le plus longtemps possible pour vivre pleinement leurs plus belles vacances...

Sur le principe d'enfants livrés à eux-mêmes comme dans le roman Sa Majesté des mouches de William Golding, mais sans le pessimisme dramatique de l'auteur anglais et sans être perdus sur une île déserte, la série Nos plus belles vacances présente des enfants âgés de huit à treize années passant leurs vacances d'été dans une colonie installée dans une abbaye inoccupée. Ainsi, ces enfants vont avoir l'occasion de se retrouver seuls, sans adultes pour les diriger dans leurs activités et les surveiller. En effet, dans le premier épisode, Bruno, le moniteur du camp de vacances, se doit de quitter les lieux car sa mère résidant au Canada est au plus mal. Il est de fait obligé d'abandonner un temps son poste et de se faire remplacer. Mais Léo, l'un des enfants de la colonie, trouve un moyen pour que de remplaçant, il n'y ait pas : il ment tout simplement à Bruno en lui annonçant qu'il a lui-même téléphoné au directeur de la colonie et que celui-ci leur envoie un remplaçant. De la sorte, les enfants vont devoir vivre le temps de leurs vacances sans la présence d'un adulte pour les encadrer.

Évidemment, tout cela n'est pas très réaliste, d'autant plus que Bruno part avant même l'arrivée de son remplaçant et qu'il ne vérifie pas les dires de Léo en contactant lui-même son directeur. De fait, l'aventure proposée en cette série se veut tout simplement un divertissement plein de légèreté enfantine. Malgré tout, l'ouvrage n'est pas dénué de contenu donnant à réfléchir aux jeunes téléspectateurs mais cela reste toujours enveloppé dans une humeur joyeuse et insouciante. Aussi, au cours de leurs aventures si enthousiasmantes soient-elles, et souvent encore peu réalistes mais qu'importe, les enfants seront seuls amenés à prendre diverses responsabilités et décisions face aux multiples problèmes qu'ils rencontreront.
On notera aussi qu'à partir du 3ème épisode, celui de l'arrivée d'Antoine, la colonie se scinde à l'écran en deux groupes mis en scène plus ou moins en alternance d'un épisode à un autre jusqu'au 14ème épisode. Ainsi il y a le groupe accueillant Antoine composé de Juliette, Léo, Malika et la petite Sophie, et le groupe formé d'Amandine, Luc, Maxime, Noémi et Pierre. On regrettera tout de même que les deux groupes ne soient pas à nouveau ensemble lors du dernier épisode comme au début de la série, celui-ci mettant en vedette Léo, Juliette et Antoine découvrant une montgolfière abandonnée. De fait, l'aventure de cette colonie de vacances n'a pas de fin, l'histoire s'arrêtant là sur l'une des petites excursions des enfants.

Nos plus belles vacances fut créée par Olivier Brémond et Pascal Breton de Marathon Productions a qui l'on doit de célèbres séries comme Extrêmes limites et Sous le soleil, ou plus tard Marseille et Le Bureau des légendes. Concernant les jeunes artistes interprétant les enfants de la colonie (dont on doit la distribution artistique à l'actrice et directrice de casting Julie Philippe qui a travaillé entre autres pour AB et Hamster Productions), ils jouaient leur rôle avec un élan naturel – donnant aux jeunes téléspectateurs et téléspectatrices le sentiment de partager leurs vacances – tout en maitrisant leur jeu d'acteur et d'actrice. La plupart d'entre eux obtinrent quelques autres rôles le temps de leur adolescence (voire un peu plus pour Jan Vancoillie, l'interprète de Léo), mais seule Julie Boulanger poursuit encore sa carrière pour la télévision (Léa Parker, Cut !, Un si grand soleil) et confirme son statut de casse-cou dans Nos plus belles vacances puisqu'elle pratique, entre autres sports extrêmes, le saut pendulaire dont elle détient un record.

La production de Nos plus belles vacances s'est offert un magnifique lieu de tournage puisque la colonie de vacances fictive s'est installée dans les murs de l’abbaye Notre-Dame du Val, ancienne abbaye cistercienne située près de la commune de Mériel dans le Val-d’Oise, à trente kilomètres au nord de Paris, et ce grâce à l'Association des amis de l'abbaye de Notre-Dame du Val et du Service départemental de l'Architecture du Val-d'Oise (Direction Les Monuments Historiques).
Notons que si les aventures de cette petite colonie de vacances sont très ensoleillés par la campagne environnante et que les petites histoires sont joyeuses, l'abbaye et plus particulièrement la grotte occupée notamment par de grands sièges de pierre apportent le temps de la scène une infime atmosphère de mystère relevé par le serment que renouvèlent chaque jour en ce lieu les enfants comme un pacte qui unit le groupe.
On soulignera également que pour le générique, les paroles heureuses sont signées par le célèbre Richard Gotainer et la musique composée par Claude Engel, guitariste et compositeur attitré de 1977 aux années 90 de l'auteur du Mambo du décalco et du Sampa, et qui a œuvré pour bien d'autres artistes (Diane Dufresne, Michel Berger, France Gall, Francis Cabrel...).

Enfin, la série Nos plus belles vacances s'inscrivait dans une époque (années 1980/1990) où la télévision française savait encore produire de telles ouvrages pour la jeunesse mettant en scène des enfants dans des histoires où l'aventure était l'un des mots d'ordre. On peut notamment évoquer dans ce genre de productions la trilogie des Compagnons de l'aventure (Lola et les sardines, Les Mégazèbres, Les Ouchas) diffusée en 1990-92 dans le Club Dorothée sur TF1 puis rediffusée en 1993, 1994, 1995 et 1997 sur Canal J, ainsi que des séries comme La Saga d'Archibald avec Daniel Gélin et Dorothée Pousséo diffusée en 1991 sur FR3 puis en 1993 sur Canal J, ou Les Intrépides, série franco-québécoise comme La Saga d'Archibald et ce avec Lorànt Deutsch et diffusée sur France 3 en 1993 puis rediffusée en 1994, 1996, 1997 et 1998 sur Canal J, Intrépides produite par ailleurs par Marathon Productions comme Nos plus belles vacances. On peut ajouter également à cette liste des séries comme Souris Noire avec Vanessa Guedj diffusée en 1987 dans Amuse 3 sur FR3 puis en 1993-94 sur Canal J et produite déjà par Pascal Breton de Marathon Productions ou Fantômette diffusée en 1992 et 1995 dans Les Minikeums sur France 3 puis en 1993 sur Canal J et produite par IMA Productions, producteur des Compagnons de l'aventure.

Nos plus belles vacances fut tout d'abord diffusée sur Canal J en 1996. La série est rediffusée l'année suivante en 1997 sur France 3 durant les vacances d'été du 30 juin au 16 juillet, puis à nouveau sur France 3 en 1998 du 29 juin au 16 juillet, année où elle fut également rediffusée sur Canal J et au Québec. Enfin, en 2004, du 3 juillet au 28 août, Canal J proposera la série en quotidienne avec plusieurs rediffusions se suivant sur cette période estivale, Canal J faisant de même encore en 2006, du 3 juillet au 27 août. Ainsi, durant au minimum cinq été sur une période de 10 ans, ces plus belles vacances firent la joie du jeune public et lui permirent de passer sans nul doute de belles vacances télévisuelles.