Un Américain à la Cour du Roi Arthur

Hank Morgan, patron de plusieurs usines, est en visite sur l’un de ses chantiers lorsqu’il reçoit par inadvertance une clé à molette sur la tête. Le choc est tel qu’il s’évanouit. A son réveil, quelle n’est pas sa surprise de découvrir qu’il se retrouve face un chevalier ! Ce dernier, Sir Kay, l’emmène sur ses terres où Hank fait la rencontre d’un jeune page, Clarence, qui lui fait réaliser qu’il se trouve en Angleterre, plus précisément à Camelot, demeure du roi Arthur. Hank a donc été transporté au 6ème siècle après Jésus-Christ ! Le roi Arthur est très intrigué par Hank tandis que Merlin l’Enchanteur lui dit de se méfier de lui. Hank est donc jeté dans les geôles du château avant d’être amené au bûcher. Heureusement pour lui, il se trouve qu’une éclipse solaire totale se produit et il s’en attribue le mérite. Impressionné par son "pouvoir", Arthur libère Hank. Mais Merlin continue de se méfier de lui. Hank a donc l’idée de se servir de l’orage, grâce à un paratonnerre, pour détruire une tour du château. Merlin l’Enchanteur n’est cependant toujours pas convaincu. Hank réussira-t-il à l’impressionner ? Et pourra-t-il rentrer chez lui ?

Ce vidéofilm sorti au début des années 70 est l’adaptation d’un roman de Mark Twain (auteur de Tom Sawyer, Huckleberry Finn...), A Connecticut Yankee in King Arthur's Court, paru aux Etats-Unis en 1889. En France, il a été publié sous le titre Un Yankee à la cour du roi Arthur en 1949 mais dans une version incomplète puis en version intégrale en 2013. Mark Twain a eu l’idée de ce roman après avoir fait un rêve dans lequel il se voyait chevalier !
Si l’idée du voyage dans le temps n’était pas tout à fait nouvelle lorsque Mark Twain a écrit cette œuvre, il a apporté une innovation majeure en ajoutant une comparaison entre les mœurs du temps passé et du présent. Ainsi, il a réalisé une satire du système féodal quasi esclavagiste et de l’oppression de la monarchie et de l’église d’antan tout en critiquant le capitalisme et la révolution industrielle de son époque.

Cette histoire n’est pas très connue en France et pourtant elle a engendré énormément d’adaptations. Il y eu beaucoup de films live plus ou moins fidèles au roman d’origine, les versions qui sont sans doute les plus connues étant celles de Disney, Un cosmonaute chez le roi Arthur en 1979 et Un visiteur chez le roi Arthur (aussi appelé Le Kid et le Roi) en 1995. La célèbre firme a aussi produit un téléfilm en 1998, Le Chevalier hors du temps, dans lequel le héros est remplacée par une héroïne interprétée par Whoopi Goldberg. On notera aussi que la série MacGyver a proposé durant sa 7ème saison un double épisode intitulé MacGyver le preux qui s’inspire de cette histoire.

Du côté de l’animation, on compte aussi plusieurs adaptations : celle qui nous intéresse ici est probablement la première, chronologiquement parlant. Datant de 1970 et produite par le studio australien API, elle est assez archaïque : les personnages ont un design très rustique mais le point le plus marquant sont les décors grossiers, proches de coloriage d'enfants, mais qui apparemment ont été réalisés par une seule personne - Ann Williams-, ce qui reste quand même un tour de force. Cette dessinatrice avait déjà travaillé sur Contes de Noël et La légende de Sleepy et sera remplacée par Richard Zaloudek sur les productions suivantes d'API. L’histoire est adaptée de manière assez académique mais elle a le mérite d’être fidèle à l’œuvre d’origine, si ce n'est l'ajout d'un enfant, Clarence, inexistant dans le roman.
Il existe une autre adaptation fidèle, américano-anglaise cette fois, et diffusée en 1978 dans le cadre de l’émission états-unienne Once Upon a Classic. Il existe aussi des versions qui s’inspirent lointainement de cette histoire : A Connecticut Rabbit in King Arthur's Court avec Bugs Bunny et les Looney Tunes en 1979, la série Le Roi Arthur et les Chevaliers de Justice et même un anime japonais, Camelot (bien que Mark Twain ne soit pas mentionné au générique sur ces deux dernières productions, seule l’idée de personnages transportés à la cour du roi Arthur étant commune avec son roman). On notera aussi qu’un épisode des Transformers (le 40ème), intitulé Un commando Deceptican à la cour du Roi Arthur plonge les Autobots et les Decepticans au Moyen-Âge dans une histoire qui rappelle clairement l’histoire de Mark Twain.