Fiche technique
Nom original | Goldorak au Cinéma |
Origine | Japon, France |
Année de production | 1979 |
Production | Tôei Animation, Dynamic Planning, Pictural Films France |
Durée | 1 x 92 minutes |
Auteur manga | Gô Nagai |
Création des personnages | Gô Nagai |
Réalisation | Tomoharu Katsumata |
Production | Chiaki Imada, Jacques Canestrier Pictural Films |
Chargé de production | Masahisa Saeki |
Scénarii | Shôzô Uehara, Keisuke Fujikawa |
Direction technique | Tomoharu Katsumata, Yôichi Kominato, Tsunekiyo Ôtani, Yasuo Yamayoshi |
Chara-Design | Kazuo Komatsubara |
Direction de l'animation | Kazuo Komatsubara, Keisuke Morishita, Kenzô Koizumi, Shingo Araki, Toshio Mori |
Direction artistique | Tadanao Tsuji, Gankô Itô |
Musiques | Shunsuke Kikuchi |
Adaptation française | Michel Gatineau, Anne Gatineau |
Direction de doublage | Jean-Pierre Steimer |
Gén. VF interpreté par | Noam Kaniel, Jean-Pierre Savelli |
Diffusions
Arrivée en France (cinéma) | mercredi 4 avril 1979 |
Synopsis
Pour fuir sa planète, Euphor, détruite par les forces de Véga, le Prince d’Euphor s’échappe à bord de Goldorak, la plus formidable machine de guerre construite jusqu’alors. Le prince trouve refuge sur Terre, où il est recueilli par le professeur Procyon qui lui donne le nom d’Actarus et le considère comme un fils. Mais Véga, le Grand Stratéguerre, qui a juré de dominer tout l’univers, compte bien s’emparer de notre planète et attaque bientôt celle-ci.
Le Prince va alors défendre la Terre à bord de Goldorak, au péril de sa vie et livrer dès lors une guerre sans merci aux Golgoths, Antéraks et autres monstres qui ont anéanti son peuple, et qui ne lui laisseront aucun répit. Il sera aidé dans sa lutte par Alcor, le jeune fougueux qu’il aimera comme son frère...
Commentaires
Suite au succès phénoménal de la série d'animation Goldorak dès son arrivée dans la toute nouvelle émission Récré A2 pendant l'été 1978, Jacques Canestrier, le distributeur français de la série via Pictural-Film, met en place le projet de porter le robot géant sur les grands écrans de l'Hexagone, et ce tout simplement en rassemblant une poignée d'épisodes de cet ouvrage d'animation pour en faire un long-métrage. Ainsi, ce dernier sort le mercredi 4 avril 1979, en France, en Belgique et de même qu'en Suisse, soit seulement dix mois après le débarquement de la série à la télévision française.
S'il reprend de nombreuses scènes de cinq épisodes sélectionnés de la série (épisodes 1, 2, 4, 5 et 10), l'ouvrage propose toutefois une réécriture des dialogues et, de fait, les comédiens de doublage ayant prêté leur voix sur la série ont de nouveau donné de celle-ci sur ce film. Les dialogues ainsi renouvelés en lien avec le montage apportent quelques légères modifications à l'histoire exposée à la télévision sans toutefois modifier en rien la dramatique originale.
Malgré un soin certain apporté à cette opération, on notera une erreur concernant l'illustration ornant l'affiche du film puisque l'on y trouve le personnage d'Horos qui ne fait pas partie des aventures s'étalant dans les épisodes sélectionnés, celui-ci arrivant bien plus tard dans l'histoire suite à la disparition d'Hydargos, c'est-à-dire dans le 28ème épisode. Ce dernier fut diffusé la première fois dans Récré A2 le 2 octobre 1978 : le personnage était ainsi bien présent dans les esprits avant la production de Goldorak au cinéma mais cela n'explique pas une telle erreur (pour mémoire 1ère diffusion française : épisode 1 à 52 - du 3 juillet 1978 au 28 décembre 1978 / épisode 53 à 68 - du 17 septembre 1979 au 31 décembre 1979 / épisode 69 à 74 - du 19 septembre 1980 au 24 octobre 1980).
Cette transposition, de la télévision au cinéma, fut l'occasion pour les enfants ayant une télévision en noir et blanc de découvrir cet univers en couleurs (d'ailleurs la bande annonce évoque cela). On peut tout de même être légèrement perplexe (Pierre Desproges aurait dit dubitatif...) concernant le titre quelque peu redondant de ce Goldorak au cinéma même s'il souligne justement le côté évènementiel de l'œuvre originale télévisée se retrouvant sur grand écran. C'est de fait chose assez courante comme à l'époque de titrer ainsi certaines œuvres télévisées ou issues de la bande dessinée comme alors Superman The Movie (1978) de Richard Donner avec Christopher Reeve dont par ailleurs Goldorak au cinéma semble s'inspirer de l'esthétisme du titre du film lorsqu'il apparait à l'écran.
Lors des deux premières semaines d'exploitation en salles, diverses émissions et médias évoquèrent sa sortie, du Top Club de Guy Lux sur Antenne 2 (durant toute une semaine) au Panorama de France Culture et Les Etoiles de France Inter à la radio, en passant par de nombreux journaux télévisés dont ceux notamment des régions de FR3.
Un album 33 tours intitulé Goldorak comme au cinéma renouvelant la bande sonore du film avec de nouveaux dialogues et une nouvelle prestation des comédiens de doublage sera édité dans la foulée avec un soin extrême, aussi bien du côté du son que celui de la pochette extérieur, celle-ci s'ouvrant en une double page offrant textes des chansons (le générique interprété par Noam et « Le Prince de l'espace » et « La Légende d'Actarus » par Les Goldies) et images du long-métrage. L'histoire y était d'une durée plus courte que le film – 40 minutes – et l'épisode 5 n'y figurait pas, de même que le personnage de Minos qui fut totalement absorbé par celui de Minas présenté comme un personnage sans autre identité (la nature d'une œuvre sonore ne pouvant être contée comme une œuvre visuelle). Quand au verso de la pochette, on pouvait y lire en un lexique une longue liste de termes avec leur définition tels les « métamorphose », « fulguropoing », « anterak » et autre « golgoth », ainsi que la distribution des artistes prêtant leur voix aux personnages. En bref, un bel objet discographique offrant une grande qualité technique et éditoriale qu'il était plaisant d'admirer lors de l'écoute dudit 33 tours (il fut aussi édité en K7 audio).
Ce film sera de nouveau projeté au cinéma durant 10 semaines du 1er octobre 1980 au 3 décembre 1980 dans 50 salles de cinéma Gaumont - Pathé lors du 2ème Festival du Film des Enfants organisé par La Vache qui rit et Gaumont - Pathé, avec également la participation de l'illustre homme de télévision et cinéaste Pierre Tchernia. Il côtoiera ainsi dix autres films sélectionnés pour cette édition : Les Muppets, le film (1979) de James Frawley et Jim Henson, Le Voleur de Bagdad (1940) de Ludwig Berger, Michael Powell et Tim Whelan, Titi Superstar (1975) composé de dix courts-métrages de Friz Freleng, La Fête Sauvage (1976) de Frédéric Rossif, Les Malheurs de Sophie (1979) de Jean-Claude Brialy, L'Homme Araignée (1977) de E.W. Swackhamer, Mousaki (1978) de Toshio Gotô diffusé dans Récré A2 le 24 décembre 1982, Les Fabuleuses Aventures du Légendaires Baron de Münchausen (1979) de Jean Image et La Liberté Sauvage titré à cette occasion Les Naufragés du Bonheur (1975) de Stewart Raffill, ainsi que hors compétition et en avant-première Flash Gordon (1980) de Mike Hodges. On trouvera alors dans les boîtes de La Vache qui rit les onze affiches de ces films sous la forme de vignettes autocollantes. Quant au gagnant de cette sélection pour ce festival de films très divers du fond à la forme, il ne nous est pas connu.
Avec 922 964 entrées dans les salles françaises, Goldorak au cinéma est le premier grand succès sur le grand écran d'un film d'animation japonais, bien qu'il n'existe pas en tant que tel au Japon puisque le montage est français et directement extrait de la série télévisée. A noter qu'en ce même mois d'avril 1979 était projeté sur les grands écrans français le film les Evadés de l'Espace réalisé en 1978 par Kenji Fukasaku – 131 591 entrées selon le CNC –, prélude à la série San Ku Kaï qui arrivera sur le petit écran cinq mois plus tard, également sur Antenne 2.
Notons encore que si Goldorak est la série d'animation japonaise considérée comme celle ayant fait entrer l'animation japonaise sur les petits écrans de l'Hexagone (même s'il y eut quelques précédents), il en est de même au cinéma – bien qu'il faudra attendre une quinzaine d'années pour qu'un film d'animation japonais ait autant de succès – avec ce film Goldorak au cinéma de par sa présence remarquée sur les grands écrans de France bien que, comme pour les séries, quelques longs-métrages d'animation japonais précédèrent celui-ci sur ces grands écrans de l'Hexagone, et ce depuis le début des années 1960, sans toutefois se faire particulièrement remarquer du public et des médias comme dès le 30 mai 1962 avec Le Serpent Blanc de Taiji Yabushita (premier long métrage produit par Tôei Dôga en 1958) avec 12 222 entrées (CNC) sous le titre La Légende de madame Pai Niang.
Quant aux véritables productions cinématographiques concernant Goldorak qui existaient déjà, il s'agissait de quatre moyens-métrages produits en 1975-76 (dont le premier et deuxième) où intervenaient d'autres robots de Gô Nagai issus de séries inédites en France. A cet égard, en Italie où sera diffusée la série à partir d'avril 1978 par l'intermédiaire de Jacques Canestrier (lire à cet égard le texte « Sociologie transnationale de Goldorak : intermédiation culturelle à l’arrivée des anime en France et en Italie » de Marco Pellitteri), fut projeté au cinéma fin 1978 un long-métrage réunissant quelques films de Goldorak et d'autres robots de Gô Nagai. Ce format, avec Goldorak associé à des robots inconnus du jeune public français, ne convenait probablement pas aux distributeurs de l'Hexagone et surtout Jacques Canestrier n'avait pas les droits sur les films, ceux-ci étant détenus par Bruno-René Huchez qui ne les céda que plus tard, d'où l'idée de réunir quelques épisodes de la série pour en faire un long-métrage (à l'égard de Bruno-René Huchez, il est a noté qu'en 1977 celui-ci avait proposé à l'ADITEC du documentariste Jacques Willemont – autre personnalité intermédiaire dans la découverte de Goldorak et d'autres séries d'animation japonaises – via la société Marubeni de produire un long-métrage d'animation sur Mazinger Z à partir de quatre épisodes de la série).
Justement, à propos de ces moyens-métrages, les producteurs français profitent de suite du relatif succès de Goldorak au cinéma pour concevoir un second film en procédant de façon similaire, mais cette fois-ci avec deux des films de Goldorak et deux autres de l'univers de Gô Nagai, ce en réalisant un montage des principales scènes de ces derniers pour n'en faire qu'un. Evidemment le résultat est plus que déplorable – c'est un véritable carnage scénaristique – et c'est peut-être pour cela que le film ne connaîtra pas de sortie au cinéma. Il sera tout de même édité en 1984 en VHS aux éditions Canal Junior sous le titre Le Retour de Goldorak.
Goldorak au cinéma ne connaîtra plus aucune autre manifestation, après celles sur grand écran d'avril/mai 1979 et octobre/novembre 1980. Il ne sera pas diffusé à la télévision, et ne sera jamais édité en VHS si ce n'est dans les provinces françaises du Canada (de même Goldorak comme au cinéma ne connaîtra pas de nouvelles éditions).
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