Dai Sentai Goggle-V

Deathdark, l’Empire de la science obscure, se prépare à conquérir la Terre. Le professeur Hideki Hongô, qui était sur leurs traces, manque d’être éliminé, mais est sauvé de justesse par l’explorateur Ken'Ichi Akama. Ce dernier, ainsi que quatre autres jeunes gens, Kanpei Kuroda, Saburô Aoyama, Futoshi Kijima et Miki Momozono sont choisis par le professeur et ses Computer Boys & Girls pour former l’équipe qui défendra la Terre, le Grand Escadron Goggle-V...

Quatrième série de la franchise super sentai (puis sixième après l'intégration rétroactive de Goranger et JAKQ), Dai Sentai Goggle-V est une série à mi-chemin entre changements et routine.
Du côté des changements, on notera la participation aux scenarii de Hirohisa Soda qui deviendra un auteur majeur et régulier des séries qui suivront jusqu'à Fiveman, dont l'échec en termes d'audience et de vente de jouets mettra un terme à sa contribution (et accessoirement, manquera de signer la mort de la franchise). Mais surtout, elle marque la fin de la collaboration entre la Tôei et Marvel, la première ayant désormais la mainmise sur les séries sentai, ainsi que le retour dans l'escadron principal d'un personnage féminin absent de la série précédente, Sun Vulcan.
En revanche, la routine domine pendant ces cinquante épisodes, car leur majorité est composée essentiellement de fillers, et est à peine perturbée par quelques éléments perturbateurs comme l'arrivée d'un nouvel ennemi (en même temps que la mort de deux autres), le départ d'une assistante pour rejoindre le mentor des Goggle-V en Afrique (en revanche, elle ne le suivra pas à son retour au Japon) et l'émergence d'une nouvelle arme aux deux tiers de la série.
En fait, seuls les cinq derniers épisodes présentent un vrai fil conducteur dont l'objet est une énergie mystérieuse convoitée par les héros et l'Empire Deathdark, qui s'affronteront jusqu'au dénouement pour le moins conventionnel, mais qui permettra au grand chef, l'Empereur Taboo, de se montrer au grand jour avant de disparaître assez rapidement dans un combat de titans.

En ce qui concerne le robot géant, il faut noter qu'il est manipulé par seulement trois des héros (Red, Blue, Yellow), les deux autres (Black et Pink) servant de renforts éventuels à coups de missiles. On notera aussi que la séquence de l'assemblage du robot jusqu'au coup de grâce contre le monstre du jour s'est progressivement réduite en matière de temps, sans doute pour diminuer un peu l'impression de routine.

Malgré tout, Goggle-V comporte aussi de bons moments, comme un épisode émouvant où Futoshi retrouve son père, mais fait passer sa mission avant sa famille, un autre plus léger où il tente de construire une machine volante avec Saburô, deux épisodes avec Miki, l'un où elle endosse plusieurs déguisements et fait face à une poupée humanisée incarnée par Naomi Morinaga (Annie dans Capitaine Sheider et Helen dans Spielvan), ainsi qu'un autre où elle se sort seule d'une situation périlleuse (ce qui est à saluer dans ces années 1980 où les séries faisaient la part belle aux héros masculins, voire aux demoiselles en détresse).
Enfin, l'épisode 16 se démarque aussi du lot puisqu'il est le seul à ne pas montrer un combat de géants (les machines des Goggle-V ayant été indisposées) et bien souvent, les épisodes centrés autour de Kanpei Kuroda donneront l'occasion à son interprète de s'illustrer plusieurs fois (il rempilera l'année suivante dans Dynaman dans le rôle du Ranger noir).

En somme, si Goggle-V ne brille pas par un scénario très élaboré (il faudra attendre le milieu de la décennie avec Bioman et Changeman pour un peu plus de fond dans les histoires), il s'agit toutefois d'un sentai qui pourra plaire aux amateurs du genre et aux nostalgiques.