Chipie & Clyde

Clyde le loup s’installe dans un loft situé à l’étage d’un restaurant et fait la connaissance de Chipie, la fille des propriétaires, qui aura pour tâche de lui amener ses repas. Mais à chacune de ses visites, l’adolescente se montrera moqueuse envers les activités du loup et sera soutenue dans ses propos par la machine-à-dictons, une énorme bouche murale qui passe son temps à clamer des proverbes fantaisistes. Face à ces provocations, Clyde finira par sortir de ses gonds et à dire des gros mots (heureusement censurés par des bips !), ce qui aura pour effet de le téléporter dans un monde parallèle en rapport avec son activité du moment. Là-bas, le loup devra se soumettre à une épreuve avant de pouvoir rentrer sur Terre… et au passage se venger de Chipie.

En 1990, la société Medialab marque une étape essentielle dans le domaine de l’image de synthèse animée en temps réel avec son logiciel-maison intitulé PORC (Puppets Orchestrated in Real-time by Computer), développé par Geoff Levner. Le procédé sera à l’origine du personnage virtuel de Mat le Fantôme dans l’émission Canaille Peluche. Fort de cette réussite, Canal+ décide d’exploiter cette technique sur le format d’une série télé, faisant de Chipie & Clyde la première du genre dans le monde.
C’est en voyant les deux personnages créés par Alain Duval que Françoise Reymond et Alain Guiot (respectivement directrice des programmes jeunesse de Canal+ et président de Medialab) souhaitent créer une parodie du Petit Chaperon Rouge. Le concept est remanié pour finalement devenir une mini-sitcom déjantée, reposant sur des dialogues tout en calembours, expressions détournées et autres jeux de rimes. La capture de mouvement en direct, assurée par des gants à fibres optiques et un système de pédales, mêle les effets de déplacement et de rotation basiques de la 3D avec les mouvements plus bruts et spontanés des animateurs ; le tout confère à l’animation un cachet particulier qui sera par la suite exploité dans l’émission Cyberflash avec le personnage de Cléo ainsi que dans la série Donkey Kong.
Bien que Chipie & Clyde n’ait connu qu’une seule rediffusion et ne fut jamais distribuée en vidéo, ce programme reste néanmoins un exemple de la créativité qui régnait dans les années 90 parmi les tentatives de redéfinition de l’image en mouvement.