Les Fables Géométriques

Les Fables Géométriques est l'adaptation très originale des célèbres fables de La Fontaine. En effet les textes du fabuliste sont ici pastichés par l'audacieux Pierre Perret et le dessin animé est complètement réalisé en images de synthèse. On retrouve ainsi les personnages des fables représentés sous diverses formes géométriques : des renards en entonnoirs, des corbeaux en cubes noirs ou encore des parallélépipèdes affublés de pattes!

Pour lire deux des fables de Pierre Perret et les comparer à celles de Jean de La Fontaine, appuyez sur résumé complet.

Fantôme Animation est une société de création d'images de synthèse, fondée en 1985, par trois fanas de l'animation par ordinateur : Georges Lacroix, Renato et Jean-Yves Grall. Avec cette structure, leur objectif est d’insuffler humour et poésie dans des images de synthèse émergentes qu’ils jugent encore trop froides et sérieuses, notamment en s’écartant du seul champ des films institutionnels (publicités, films d’entreprise, habillage…) pour investir celui de la série télé ; jusqu’à présent, seul le studio Mac Guff Ligne s’y était risqué avec La Vie des Bêtes.
Alors que l’animatrice Anne Brotot travaillait sur un film pour un constructeur automobile, Renato – qui supervisait le tout – reçoit un appel téléphonique ; la conversation s’éternise et Brotot trompe son impatience en baladant à la souris des éléments géométriques affichés sur l’écran. En voyant cela, Renato a aussitôt l’idée de raconter des histoires à partir de formes géométriques très simples ; la première qui lui vient à l’esprit est la fable Le Corbeau et le Renard de Jean de la Fontaine en faisant un corbeau d'un cube et un renard d'un entonnoir. Le concept étant trouvé, un pilote est rapidement réalisé : les chaînes Canal+, FR3 et la RTBF répondent à l’appel et une première série de 10 épisodes de 3 minutes est mise en chantier. Mais les auteurs réalisent rapidement que les textes originaux de la Fontaine sont trop chargés par rapport au public et au format qu’ils visent : pour commenter ces images insolites, il fallait un texte qui le soit tout autant et avait l'audace de pasticher les textes sacrés du fabuliste. C'est naturellement que la société contacte Pierre Perret qui accepte aussitôt. Fantôme a alors envoyé au chanteur la liste des dix premières fables choisies : une fois les textes écrits, les animateurs ont alors la charge de les interpréter visuellement. Tout commence par un crayonnage dans un simple cahier d'écolier. Le dessinateur y esquisse d'abord la silhouette des personnages. Ensuite le dessin est coté comme un plan d'architecte. Ses cotes, fournies à l'ordinateur, serviront de bases de données puis, apparaît sur l'écran en lignes vertes le dessin choisi. Il ne reste ainsi plus qu'à lui donner volume - l'ordinateur travaille en trois dimensions -, couleurs et lumières. Le dessin animé est fait !

Du fait de ses nombreuses qualités créatives, cette série fut sélectionnée dans de nombreux festivals à travers le monde et fut maintes fois récompensée : Grand prix de la fiction à Paris-Cité (1990), Sélection Siggraph à Dallas (1990) et à Chicago (1992), Sélection à Annecy (1991), Prix de l'illustration musicale à Paris-Cité (1991), Primé catégorie fiction à Imagina (1992), Sélection à Hiroshima (1992). Cinq K7 vidéos et trois livres aux Editions Jean-Claude Lattès furent également édités.

Chaque série de dix épisodes a un générique différent car chacune aborde un thème particulier ; ainsi au début de chaque épisode :
- dans la saison 1, le narrateur, Pierre Perret explique de quelles formes géométriques sont constitués les personnages qui vont intervenir dans la fable.
- dans la première partie de la saison 2, il explique quelles couleurs vont être utilisées dans le décor et pour les personnages.
- dans la deuxième partie de la saison 2, chaque épisode a un rapport avec un chiffre particulier (le premier épisode a un lien avec le chiffre 1 et le dernier épisode avec le nombre 10).
- dans la première partie de la saison 3, le narrateur introduit l'histoire en évoquant des termes contraires (haut/bas, devant/derrière, ouvert/fermé, gros/maigre...).
- dans la deuxième partie de la saison 3, le narrateur aborde l'histoire avec différentes musiques.
Puis chaque épisode suit la même trame : l'histoire se met en place et Pierre Perret lit en même temps sa version de la fable, où se mêlent argot et humour, et qui finit toujours par une moralité amusante.