Ralph Bakshi
Présentation
Légende vivante du cinéma d'animation, Ralph Bakshi fait partie des cinéastes qui ont tenté de redonner un second souffle au genre afin de montrer que celui-ci pouvait s'adresser à un public plus exigeant, abordant de nouvelles thématiques et un mélange inédit des techniques. Issu d'une famille israélienne ayant fuit le pays à l'approche de la Seconde Guerre Mondiale, Bakshi grandit dans les faubourgs de Brooklyn et suit des études d'art industriel. Ayant des prédispositions particulières pour le dessin de type cartoon, celui-ci intègre en 1957 les studios de Paul Terry. Durant ces 10 ans d'apprentissage, il deviendra tour à tour gouacheur, encreur, animateur (notamment pour Super Souris ou Heckle & Jeckle), réalisateur et directeur de création du studio. Après un bref passage à la direction du département cartoon de la Paramount, Bakshi est engagé par le producteur Steve Krantz pour qui il réalisera toute une série d'adaptations des superhéros de la Marvel. C'est au cours de cette période qu'il fonde son propre studio, Ralph's Spot, et met sur pied son premier long-métrage : l'adaptation de la bande dessinée Fritz The Cat de Robert Crumb. Le film, par son audace thématique et formelle, devient le premier long-métrage d'animation classé X aux Etats-Unis (interdit aux moins de 18 ans) et remporte un immense succès. Commence alors pour le cinéaste une carrière mouvementée, évoluant entre la chronique sociale américaine et l'héroïc-fantasy. En 1972, il réalise Heavy Traffic (sorti en France sous le titre de Flipper City), polar inspiré des quartiers de son enfance, mêlant par moments animation et prise de vues réelles. L'année suivante, il sort Coonskin, parodie des films de blaxploitation mettant en scène des personnages animés sur fond de décors réels ; malheureusement, le trait un peu forcé lui vaudra une interdiction par les Black Panthers pour racisme (malgré la présence de Barry White au casting). En 1978, Bakshi réalise le pari fou d'adapter Le Seigneur des Anneaux de Tolkien, mêlant animation, rotoscopie et incrustation de prises de vues réelles. Si le résultat sur le plan technique continue de faire débat parmi les spécialistes de l'animation, le film (s'achevant sur la moitié du premier livre) n'obtiendra qu'un succès d'estime de la part du public, laissant le projet sans suite. Dans les années 80, Bakshi tente de remettre la rotoscopie au goût du jour avec ses films suivants (American Pop, Hey Good Looking, Tygra, la Glace et le Feu) qui tous ne parviendront pas à renouer avec les succès d'antan. Il décide de revenir au format court en réalisant Le Retour de Super Souris avant de préparer son projet le plus ambitieux : Cool World, dont l'échec lui vaudra une longue traversée du désert. Ses films aujourd'hui oubliés du grand public (humour noir et cru, graphisme jouant la carte du stéréotype ou du réalisme glacé) font partie de la collection du Museum of Modern Art de New York. Récemment, Ralph Bakshi a de nouveau fait parler de lui (notamment en raison de la trilogie du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson) et des rumeurs circulent que celui-ci aurait un nouveau projet dans les cartons.
Rôles
|
|
Fiche publiée le 10 septembre 2003 - Lue 9271 fois |